France: Les candidats et le mariage des homos

Bayrou, Royal et Sarkozy: leurs promesses aux homos dans «Têtu» n°121

Comme en 2002, Têtu a rencontré les candidats à l’élection présidentielle. Entre les propositions de la candidate du PS et celles de ses adversaires de l’UMP et de l’UDF, de forts clivages apparaissent. Ségolène Royal défend une parfaite égalité des droits entre homos et hétéros, quand Nicolas Sarkozy préfère une union civile pour les couples homos et un nouveau statut du beau-parent. Quant à François Bayrou, il tente une proposition intermédiaire: l’ouverture de l’adoption simple, mais le refus du mariage. Ce dernier explique que «l’union, c’est une union. Et le mariage est à côté. C’est important pour moi de reconnaître le droit de tous les couples.» Il est opposé au mariage des couples gay et lesbiens mais défend l’adoption simple pour les couples homos. «Je milite pour qu’il y ait un mouvement de compréhension de la société à l’égard des revendications que vous exprimez. Il faut, de votre part, un mouvement de compréhension réciproque. Car il y a beaucoup de Français pour qui le mot mariage signifie un homme et une femme», déclare le candidat de l’UDF.

Ségolène Royal est beaucoup plus claire sur ses engagements. Elle déclare que «mettre fin à la stigmatisation dont sont victimes les homosexuels suppose des lois s’appuyant sur les principes d’égalité et les valeurs de respect». Après avoir défendu en juin dernier dans Têtu, l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples gay et lesbiens, la candidate socialiste précise son programme en direction des homos: «J’ai bien conscience du fort effet symbolique qu’aura le vote d’une loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Il interviendra donc rapidement. Il marquera enfin le terme d’une trop longue exclusion des homosexuels.».
Enfin Nicolas Sarkozy, opposé au mariage et à l’adoption des couples homosexuels, explique ce qu’il propose avec l’union civile. «On ne choisit pas sa sexualité. Fonder une discrimination sur quelque chose qu’on ne choisit pas, c’est une injustice majeure. Je suis donc pour une union civile homosexuelle», déclare le candidat de l’UMP, qui s’exprime dans Têtu pour la première fois. «Cette union civile, à la mairie, entraînera une égalité fiscale, sociale, patrimoniale totale avec les couples mariés, qui ira, par exemple, jusqu’au droit à la pension de réversion pour le conjoint homosexuel», déclare le candidat UMP.

Retrouvez l’intégralité des interviews dans Têtu n°121, en kiosques à partir d’aujourd’hui, mercredi 21 mars.