Arrêt de Pref le Mag

Victime de la crise qui frappe la presse écrite, le magazine gay Pref dépose son bilan. Son rédacteur en chef revient sur 7 ans d’existence et 42 numéros, et conclut « vous allez vraiment nous manquer ».



Voici le communiqué:

« Chers lecteurs, lectrices, chers abonnés, cher partenaires,

Pendant sept années, vous nous avez accompagné pour 42 numéros qui resteront dans l’histoire du mouvement Gay français.

Aujourd’hui se termine l’aventure de Pref mag et c’est avec tristesse, mais aussi avec fierté, que nous devons déposer le bilan.

Avec fierté, car nous étions une poignée à nous lancer sans filet dans cette aventure, avec une passion de militants et l’enthousiasme de novices qui croyaient à une presse libre et exigeante. Sans doute étions-nous un peu fous d’imaginer que nous pourrions, sans vrais moyens financiers, offrir à nos lecteurs un vrai magazine de qualité qui soit totalement indépendant, et pourtant c’est ce que nous avons fait.

Nous n’avions pas à nos côtés de généreux mécène qui assure une sécurité, mais c’était aussi le prix à payer pour notre indépendance. Pendant toutes ces années c’est surtout grâce à vous que nous avons pu continuer.

Et puis la crise est arrivée qui a touché de plein fouet les supports de presse écrite avec pour conséquence une baisse des recettes publicitaires. Notre équilibre était trop fragile et nous n’étions pas armés pour tenir face à des courbes de ventes conjoncturelles et aléatoires et la défection des annonceurs.

Un magazine, comme le nôtre, qui meurt, c’est un peu de liberté qui s’effrite. Cette liberté, ces libertés, leur défense était notre ligne rédactionnelle. À l’heure où elles sont chahutées de toutes part, nous ne serons plus là pour tenter de sortir des sentiers battus du commercial pour poser de vraies questions sur de vrais sujets.

Aujourd’hui au moment où la presse est devenue une industrie, nous étions des ovnis dans le paysage, des artisans, des militants, avec une toute petite équipe motivée, sans bureaux mais avec l’aide d’internet, qui ont réussi à fédérer des auteurs et des artistes qui nous ont fait confiance et ont permis de nous faire connaître bien au delà de nos frontières.

Peut-être nous retrouverons nous, un jour ou l’autre, pour un nouveau projet.

Vous allez vraiment nous manquer. »

La revue tenait la tête du secteur « presse gay » avec Têtu. Ce dernier a également connu des moments de difficultés financières mais a été sauvé par Pierre Bergé, à plusieurs reprises, et encore récemment, par Bergé lui même et par la société Rentabiliweb – qui n’était pas du tout sur le secteur presse jusqu’à présent, mais sur les solutions de paiement en ligne, et sur des participations dans… des sociétés de X hétéro ! –

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